jeudi 31 janvier 2008

Le derby

Cela faisait longtemps que l'OL ne m'avait pas donné pareille émotion, tant d'intensité en si peu de temps, un gros flash, comme ce que je peux imaginer être un bon shoot pour la première fois !
Tout ça pour un match nul...
Finalement c'est avec ce genre de satisfaction paradoxale, qu'on finit par concéder aux Stephs que la derby reste quand même un évènement à part entière, comme dans un monde parallèle : Pour mémoire (on sait jamais, si le blog perdure un peu...), l'ASSE a ouvert le score dans les arrêts de jeu de la 1ère mi-temps par Gomis qui a intercepté de la tête un dégagement de Coupet au pied sur une passe en retrait de Squilacci. Les verts avaient auparavant touché deux fois le poteau et marqué un but hors-jeu par Gomis. En seconde mi-temps, l'OL a remplacé Crosas par Fred qui joua dans une position étrange entre milieu et avant-centre selon les circonstances. Ben Arfa fut dangereux avant d'être sorti (manifestement pour comportement indiscipliné) et remplacé par "Chelito". Fred a marqué un but valable refusé pour un HJ imaginaire et dans une anarchie assez caractéristique d'un match "au couteau" l'OL s'est mis à pousser avec je ne sais combien d'attaquants, de fréquentes incursions de Squilacci aux avants-postes, un milieu de terrain famélique où tour à tour Toulalan et Kallstrom sont allés miraculeusement récupérer des ballons désespérés dans les pieds des contre-attaquants stéphanois. Avec un peu de talent et de sang-froid, sainté aurait dû marquer au moins un but en contre...
A la 91è minute, alors que nos voisins du Kop Nord commençaient à se hisser sur les grilles pour mieux chambrer leurs hôtes et envisageaient d'exhiber leurs pitoyables torses au froid d'un janvier stéphanois, Benzema obtint un coup-franc qu'il enroula lui-même le long du poteau droit de Jody Viviani (je ne résiste pas au plaisir de citer ce merveilleux prénom). Simple et implacable, l'OL poursuivait la série en cours de 14 ans sans défaite à GG. Et au-delà du plaisir d'arracher le nul dans les dernières minutes, la contemplation des mines décomposées des gagas juchés sur leur grille affichant des mines oscillant entre la stupeur et la connerie constitua un bonheur aussi grand que soudain ! Certains explorateurs internautes Lyonnais m'ont même confié avoir lu au cours de leurs pérégrinations en ligne sur des sites de stéphanois (ils sont pas analphabètes ces gens-là ?) que dans les tribunes verdâtres, certains visages se mouillèrent de larmes. (mais quel pied... mais quel pied !)
Les joueurs vinrent fêter ce moment au pied de la tribune sitôt après le coup de sifflet final (et encore, entre-temps Chelito fut proche de nous octroyer deux points supplémentaires), le kop Lyonnais braillait pendant que les locaux partaient, abattus et déconfits.
Qu'ils se consolent ! Ce genre d'émotions, ca faisait longtemps que je ne les avais pas connues et c'est quand même grâce à eux. A l'année prochaine, mes cons !
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Une dédicace Baudelairienne à ceux qui n'en méritent pas tant (tirés de "une Charogne") :
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- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
(...)
Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposées!

2 commentaires:

NICO DUPUIS a dit…

Un derby dont je me souviendrai longtemps pour l'avoir vécu dans une magnifique chambre d'Ibis donnant sur les non moins magnifiques pistes de Roissy en un dimanche soir bien craignos...
Ayant passé mon temps d'attente à la réception avant de recevoir le glorieux sésame pour la chambre 345(une carte en plastique blanc, pour rappel), les yeux rivés sur le WAP, c'est dans cette inconfortable position que mes yeux se sont bloqués sur cette affreuse et énigmatique phrase :"45+1 But de Gomis"...Enigmatique, car durant de longues minutes, je n'ai pas pu connaître les circonstances de ce but. Le reporter de la Pravada par le Web ayant certainement déserté sa place à la mi-temps pour aller se délecter d'un pan bagnat Casino. Un SMS envoyé par une lointaine connaissance Steph que j'avais soigneusement chambrée quelques heures auparavant comme deux fois par an et qui m'indiquait "Merci Coupet" me mit doucement mais sûrement sur la voie.
Par la suite, dans ma chambre, je pus visionner une bonne quinzaine de fois la connerie du sus-dit Coupet, commenté avec le faux apitoiement habituel de nos amis cryptés.
Je vécus la seconde mi-temps debout dans la chambre, vociférant et fumant jusqu'à la libération finale, téléphonée mais belle comme une scène finale d'un western spaghetti Leonien. Ah, ce regard de Benzema, il y avait du Peter Fonda en lui...
Un dernier SMS lapidaire à mon enclume stéphanoise ("eh bien non")et gros dodo !
Nico D.

Leaozinho a dit…

Merci cher Nico de mettre un peu de vie dans tout ce noir ! Je pense que tu voulais parler du papa Fonda, Henry, car je ne me souviens pas que Peter ait joué dans un quelconque western de Leone. D'ailleurs, je pencherais plutôt pour le regard d'Eastwood ou celui de Bronson que celui d'Henry Fonda, dont le regard bleu acier a quelque chose de paradoxal dans "Il etait une fois dans l'Ouest"...
Tiens, faudrait trouver les photos de tous ces plans serrés des regards des personnages de Leone et comparer avec celui de Benzema !

On a tous nos stephanois apparemment !