mardi 12 août 2008

Changement clinquant en EDF

L'Euro et la Coupe du Monde marquent toujours des fins de cycle pour certaines générations de joueurs en équipe nationale. Sortir par la grande porte, sous les projecteurs a plus de classe que de se retirer après un match éliminatoire disputé en novembre en Géorgie, c'est comme ca. Il est difficile de dire que les bleus partis à la retraite après l'Euro auront fait beaucoup mieux que la deuxième solution. Peu importe.
Pareil à Lama qui fut poussé dehors sans annoncer quoi que ce soit, c'est au tour de Coupet de faire les frais du changement de générations. Après que notre ex-gardien peroxydée se fut tâté longtemps pour savoir s'il envisageait de continuer jusqu'en 2010 (cf cet hiver je crois), Domenech a répondu pour lui.
Pourquoi pas ?


Mais la vraie question qui m'étreint est : "pourquoi nous coller Mandanda à la place ?" Le jeune gardien de l'OM ne manque certainement pas de talent, mais ne m'a pour l'instant pas plus convaincu qu'un Porato à l'époque où celui-ci s'était retrouvé sélectionné en équipe nationale (je préfère le terme générique à celui "d'Equipe de France"qui sonne so cheap pour moi, allez comprendre pourquoi...). Porato en équipe nationale. Rendez-vous compte !! Avec le recul, ca fait peur, n'est-ce pas ?! Là, Mandanda vient d'en prendre 4 à Rennes... miam !

Coupet a quitté l'OL un peu comme il y est arrivé... vite et de façon un peu inattendue.


Rappel des faits : L'année 1996 vivait ses derniers feux et l'OL clôturait une année civile assez pénible par la réception du FCN, avec Landreau notamment. Au terme d'un match assorti à la saison et au glauque d'un vendredi soir de décembre, l'OL prit un but dans les dernières minutes et perdit 1-0 à domicile après avoir dominé copieusement la partie. Nantes nous portait un peu la poisse, la vraie, de celle qui colle aux doigts, puisqu'en août, lors du match aller, l'OL avait mené 2 fois et avait vu les Canaris revenir à chaque fois au score en fin de mi-temps : N'Doram par deux fois je crois. Il est vrai que prendre un but de Deplace avait de quoi susciter révolte ! L'OL avait perdu alors un Maurice usé par trois grosses saisons au cours desquelles le club semblait reposer sur ses épaules : rupture du tendon d'Achille... 6 mois à l'infirmerie et début des pépins physique du "Tintin Flingueur".

Bref, le FCN venait de faire regretter à tout un stade bancal (Virage Nord d'ores et déja fermé pour la rénovation pré-Coupe du Monde) de s'être aventuré dans le froid de décembre et dans les vestiaires, une altercation opposa Olmeta à Sassus au sujet d'une jeune fille, mannequin en lingerie. Bilan : Un Jean-Luc Sassus à l'hosto avec un oeil très amoché et un feuilleton de quelques jours qui anima la trêve hivernale du côté de Tola Vologe. L'histoire, d'un glamour de camping à Valras-Plage, s'était soldée par un départ du bouillant Corse à l'Espanyol de Barcelone, de son rival à St Etienne et par l'arrivée du jeune gardien de St-E (alors en D2) à l'OL : Gregory Coupet.
Accueilli "froidement" par les supporters ("Pas d'chien vert à l'OL !"), celui-ci remplit son office de façon correcte, s'affirmant au fil des années comme l'un des meilleurs gardiens français, grâce notamment à l'arrivée de Bats en tant qu'entraîneur de gardiens. Pour ma part, je me souviens d'un changement de "dimension" en 2000 avec quelques matches bien négociés, comme la défaite malencontreuse à Valencia au Mestalla au cours de laquelle il avait sorti un péno. Je me trompe peut-être d'ailleurs sur cette montée en puissance.

Sa longue carrière Lyonnaise fut marquée par le sceau de l'exemplarité (c'est moche comme mot !) qu'il semble avoir mis en scène tellement cela devint caricatural. Devenant l'un des piliers du vestiaire Lyonnais, il n'hésitait alors pas à dispenser sa philosophie pleine de bon sens ("Avec mes premiers salaires, je me suis acheté un appartement, aujourd'hui, les jeunes achètent une Porsche" ou un truc du genre) quoiqu'un peu planplan. Tout au long de sa carrière, il se fit remarquer par sa gnac et sa rage de vaincre, se donnant toujours les moyens de ses ambitions, l'équipe alignant Violeau, Carteron, Laville et lui était empreinte de cette volonté qui fit quelques résultats intéressants en coupe de l'UEFA (1999 notamment). En 2001, sa mésentente avec Dhorasoo contribua au départ de celui-ci à Bordeaux d'où il revint métamorphosé pour distiller le jeu le plus cristallin de toute sa carrière entre 2002 et 2004 et un départ au Milan AC.
Côté souvenirs, Coupet restera longtemps sur les bobines d'insolites pour ses arrêts acrobatiques au Camp Nou en 2001, lorsque lobé par Cacapa, il mit de la tête le ballon sur sa transversale, puis détourna la tête à bout portant de Rivaldo avant de réussir un nouvel arrêt sur le corner qui suivit ! A l'automne 2005, un match parfait de sa part à Nantes permit à l'OL de l'emporter sur une tête de Fred : 1-0 (un juste retour des choses par rapport au match de 96 :-) !)



Coupet, l'air de rien avec sa tête de gendre idéal, son sourire impeccable, ses permanentes jamais cra-cra et sa façon de saluer les supporters à chaque match à domicile bien après les autres mais pour les 4 tribunes façonna une image de garçon irréprochable et finit par devenir gardien de l'EdF (je serais bien en peine de vous en parler, je regarde peu les bleus) et l'égérie de la Halle aux Chaussures. Ses blessures cocasses (quel joli mot !) en montant une étagère ou en se prenant les pieds dans le filet vinrent toutefois rappeler aux plus jeunes que dans sa jeunesse, le natif du Puy avait tâté du cuir dans des endroits inavouables.

En 2007, une blessure l'éloigna des terrains au moment où aurait dû se célébrer le dixième anniversaire de sa présence au club.


Lors du dernier match, face à Toulouse, les BG lui rendirent un hommage appuyé et mérité.
Puisse Lloris à présent marcher dans ses pas et suivre son exemple.


1 commentaire:

marionnl a dit…

y a pas que les jeunes joueurs qui pensent à s'acheter des porsches hein:)