lundi 10 décembre 2012

Derby... un soir de victoire chez les Guichard

Il faut bien accepter l'idée qu'un jour cette série prendra fin, mais si tout continue comme depuis quelques années, il est raisonnable d'espérer jouer encore les prolongations quelques temps. Lors du dernier derby à GG, je m'étais promis de lister les conneries d'avant derby avant que cela ne tourne dans  une grande spirale de procrastination et finisse par se vider dans l'évier de l'oubli (pour les détails).

Cette année, le derby s'annonçait donc chaud : invaincus depuis 13 matches, les verts occupaient le haut du classement et par le jeu des matches en retard s'étaient même offert le luxe de nous devancer au classement pendant quelques jours : victoire au Parc, qualif' face au PSG en Coupe de la Ligue avaient permis aux gagas de faire le plein de confiance. Au moment d'ouvrir les hostilités, la brillante victoire à Marseille, le match plein d'abnégation face à Montpellier nous avaient permis d'afficher 5 points d'avance sur les chiens verts... Ce n'était pas du luxe. Comme d'habitude, le "peuple vert" s'était délecté de l'avant match, à coups de petites phrases riches de la subtilité locale, made in Manufrance. La semaine dernière, le bon président auquel on ne confierait pas ses enfants, Roland Romeyer s'était fendu d'un parallèle entre Vercoutre et Ruffier, les comparant respectivement à une 2CV et une Ferrari. La suite fut délectable...

A ne pas oublier non plus, la veille du match, le tifo Magic Fans révélé en avant première sur internet par les Ultras Lyonnais, qui remercient encore, parait-il, leur taupe... Un vrai derby !

Un vrai derby et un vrai foutage de gueule également puisqu'à l'heure d'embarquer pour le Forez, seuls 900 places avaient été mises à disposition par les Stéphanois pour leurs visiteurs. Le nouveau parcage, en quart de virage, n'avait ouvert que dans sa partie inférieure. Les spéculations allaient bon train sur la nouvelle configuration et la proximité avec les Magic Fans. Perchés à 4 bons mètres de haut (pour le bas de la tribune), la zone a des allures d'entonnoir ce qui facilite la coordination des groupes et bénéficie d'une bonne résonance. Les MF ont-ils baissé ou le fait d'être en retrait a-t-il changé la perception de l'ambiance ? Toujours est-il que de ce nouvel endroit, l'ambiance parut bien moins chaude que par le passé. Un plexi, un filet, une rangée de CRS, une fosse rendent la cohabitation proche mais cloisonnée pour conserver l'aspect bon voisinage et rivalité de bon aloi en toutes circonstances. A la fin du match, les pensionnaires de "la Nord" nous gratifièrent d'un long moment de bonheur au cours duquel nous fut donné le loisir de contempler la tristesse, la colère et la résignation sur leurs visages, le tout assaisonné des plus ignobles menaces du genre "toi je me souviens de ta tête..."Une merveille, ne changez rien !

Le match ? Ah oui... comme dirait Garde, "le derby commence à 21h"... Il commença par le témoignage visuel d'un stade qui se complaît inlassablement dans son passé et s'invente une culture à coups de stéréotypes : un mineur en Nord, les poteaux carrés et la "légeeaaoonde" en Snella (où sont exilés les GA). Le match débuta donc dans un engagement qui annonçait un match de grosse intensité. La première minute, placée sous le signe du "mettre le pied" quitte à le mettre sur la jambe de l'adversaire rassura d'emblée les inquiets de voir l'esprit derby partir dans un écran de fumée façon "beau-jeu". Le match fut intense, très intense, cadenassé et engagé, un derby de froid polaire avec une équipe qui contrôle et une autre qui donne mais qui traque (puis craque). Rien de spécial en première mi-temps, si ce n'est une passe en retrait mal appuyée de Bisevac à Vercoutre qui faillit profiter à Aubameyang et surtout la sortie sur blessure de Grenier, l'homme qui marche sur l'eau et garantit les offrandes, dès la 12ème minute, remplacé par Fofana.

La deuxième mi-temps partait sur le même rythme quand Dabo décida d'innover en prenant un deuxième rouge dans le cadre d'un derby, performance à noter. Et comme l'an dernier à Gerland, l'infériorité numérique s'avéra être le tournant du match. Gourcuff céda sa place à Bastos qui envoya valser la "Ferrari"Ruffier sur coup franc direct plein axe. Dès lors, la résignation et la fatalité étreignirent les tribunes et le match se débrida un peu, sans que les stéphanois ne parviennent vraiment à se créer de véritable occasion (hormis cette frappe de Clerc qui passa de peu à côté). Au cours des arrêts de jeu, Vercoutre sortit le grand jeu sur une balle hors-jeu. Il fallait bien qu'il se réchauffât, je présume.

Fin du match, les joueurs heureux comme des Gones sur la pelouse, mais empêchés par la police de venir nous saluer jusqu'en bas de la tribune (trop près des Magic ?! On rêve...)

Du côté tribunes, c'est une tradition désormais, un nouveau chant en hommage à nos voisins... kitsch, bête et méchants, avec des paroles "explicites". Cette fois sur l'air d'intervilles... l'an dernier c'était sur celui de "je t'aime à l'italienne"... Tout une époque !

Chose promise, chose due, un petit florilège de réactions d'après match et de vidéos...


VERCOUTRE
"C'est une grosse performance de tout le monde. On a fait preuve d'humilité, de solidarité. On peut aller très haut dans ces conditions. On a essayé de développer du jeu. Un gros point positif de gagner ici. On va savourer. Je suis content de ne pas avoir pris de but. Les propos d'avant match étaient maladroits à mon égard. On n'a pas réagi. On a agi", a indiqué le dernier rempart sur le site officiel de son club.


- Jean-Michel Aulas, on vous imagine heureux.
- Oui, c'est une grosse satisfaction. Saint-Etienne était très revanchard, dix-huit fois revanchard.



La vidéo "caméra embarquée" avec l'accent du cru...




La vidéo de JMA parlant après le match :






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