L'inconvénient d'un blog confidentiel comme celui-ci est de confiner au journal intime : on se parle à soi-même plus qu'autre chose et dans le cadre d'un sujet aussi passionné que l'OL, on finit par n'écrire que pour se libérer de ses mauvaises ondes, cf le nombre de posts avec le mot "Puel". La chronique finit en catharsis et le blog devient litanie de complaintes.
Grossière erreur ! L'expérience de la période des sept titres prouve qu'il faut s'enivrer du bonheur lorsque l'on a la chance de croiser sa route et s'il est un sujet sur lequel il ne faut pas faire la fine bouche, c'est bel et bien celui du derby. En effet... un derby remporté se savoure, se déguste et tel un grand cru ou un magnifique cigare, il convient de faire durer la joie dans lequel celui-ci nous plonge. Les raisons ne manquent pas, quel que soit le contexte : série d'invincibilité, revanche haineuse ou mise au point nécessaire, comme l'an dernier lors du 1-4 de Geoffroy Guichard.
L'an dernier justement... Je me souviens avec une authentique émotion de l'euphorie douce dans laquelle je m'étonnais de me retrouver durant toute la journée du lendemain. Je ne touchais pas terre, je planais sur les rues, je survolais les avenues, je surfais sur un vague de satisfaction qui me paraissait presque indécente au vu des situations qui d'ordinaire nous procurent ce plaisir. Je me souviens avoir répété que c'était mieux même qu'un sentiment amoureux des débuts euphoriques d'une relation où rien d'autre ne compte que l'assouvissement du plaisir d'être avec l'autre et de ne s'en séparer qu'avec l'intime conviction que séparés les souvenirs nous préservent dans une communion de sentiments. Après bien des années et des frustrations, après déjà beaucoup de déception je me suis étonné voilà 13 mois de retrouver pareille euphorie grâce à une victoire de l'OL.
L'an dernier, l'affaire était simple : l'OL n'inspirait guère confiance et nous comptions alors les sinistres "premières" que Puel nous faisait expérimenter. La logique de l'histoire voulait que nous perdions cette invincibilité de plus de 16 ans en terres stéphanoise : au moment d'embarquer dans les bus et dans les heures qui précédaient, la confiance m'avait fui, je souffrais d'avance des quolibets euphoriques du Kop Nord sous nos yeux. La joie n'en fut que plus grande car nourrie par l'espoir annihilé et le sentiment d'humiliation qu'ont emportés ce jour-là tous les gagas, remballant leurs anecdotiques banderoles et vannes sur le pseudo-centième derby remportés par les verts à Gerland 6 mois auparavant. Oublié le centième, digéré dans la bile stéphanoise, ravalé avec les espoirs de prendre les rênes de la région en championnat... le terminus des prétentieux !
Le derby c'est pas fini... ils y croyaient trop pour ne pas être finalement punis, cette année encore. A la différence près que cette saison, on l'avait bien senti venir cet excès de confiance. Le derby est gagné, voilà un long bonheur prolongé !
Pour mémoire : Sainté - OL : 0-1 (Gomis)