Sortis par la grande porte (jouais) de notre groupe d'Europa League après une brillante victoire à Guimaraes, de retentissants matches nuls au Betis et Rijeka, l'Olympique Lyonnais figure parmi les deux équipes à se sortir des groupes de Coupe d'Europe, avec le grand Qatar St Germain. Une fois le billet et poche et après s'être frottés les yeux jusqu'à la conjonctivite sur le match de Zeffane au Portugal, nous restent avant le tirage quelques débats inutiles pour tromper l'ennui, à savoir : Qui a été le pire entre Marseille (0 point en Ligue des Champions dans une grosse poule) et Bordeaux (Derniers avec 3 points et 5 défaites en Ligue Europa derrière les terreurs que sont Nicosie, Francfort et Tel Aviv) ? Ou encore, où donc allons nous nous geler les miches en février pour les seizièmes de finale de la C3 ?
Regardée de haut par tous les clubs Français, cette nouvelle formule de la C3 est bel et bien une merveille pour le géographe passionné, le voyageur curieux, le supporter en quête de défi. Il faut bien l'avouer, exténué par le programme copieux de la C1 mardi et mercredi, l'amateur de foot lambda laisse bien volontiers sa part de C3 au fan hard-core. C'est alors qu'on se surprend à se retrouver comme à la belle époque entre soi, c'est à dire gens de bonne compagnie, de peu de choses et de beaucoup d'OL.
Alors on va où ?
Swansea City AFC (ENG, Group A)
FC Chornomorets Odesa (UKR, B)
Esbjerg fB (DEN, C)
NK Maribor (SVN, D)
FC Dnipro Dnipropetrovsk (UKR, E)
Maccabi Tel-Aviv FC (ISR, F)
FC Dynamo Kyiv (UKR, G)
FC Slovan Liberec (CZE, H)
SS Lazio (ITA, J)
FC Anji Makhachkala (RUS, K)
PAOK FC (GRE, L)
AFC Ajax (NED)*
Juventus (ITA)*
FC Porto (POR)*
FC Viktoria Plzeň (CZE)
Swansea : de vils Gallois battant le pavillon de Premier League, la ville de Zeta Jones et Dylan Thomas tout de même... décomposé, le nom évoque la mer et un cygne. Tout ceci n'évoque que du mauvais en terme de chanson : France - Galles, la paix du Gallois chère à Sardou et jusqu'à la chanson "Ride a White Swan" de T-Rex est loin d'être la meilleure chose commise par le lutin Bolan. Il parait que la ville est affreusement mal desservie, un déplacement paumé pas loin, un port, cela peut avoir son charme !
Odessa : Mon préféré, de loin, la promesse d'une ambiance à la fois orientale et méditerranéenne, l'escalier du berceau du "Cuirassé Potemkine", la tirade de Francis Blanche dans "les Barbouzes", la véritable Odessa après Little Odessa de New York l'an dernier pour le Trophée des Champions. Ces gens ont fait trop de bien à l'Europe du football en nous débarrassant de ce vieux fantôme qu'est le PSV Eindhoven en phases de poules.
Esbjerg : Au lendemain de la victoire à la Lazio en 1995, des fans de l'AS Roma ont envoyé un fax de félicitations à l'OL pour les remercier d'avoir renvoyé les Laziales dans leur merde et concluait qu'ils souhaitaient nous jouer ensuite pour nous mettre une danse et accentuer l'humiliation du rival Romain. C'est à peu près ce sentiment qui m'étreint à l'idée de jouer l'équipe qui a sorti le grand St Etienne en tour préliminaire...
Maribor : En 1999, lorsque nous jouâmes Maribor, la tribune visiteur n'était alors pas couverte, c'est désormais chose faite. A 2-0 à la mi-temps (ou pas loin), nous avions passé la deuxième partie du match à la buvette. s'en suivirent des tours de périph local pour éviter que nous croisions les joueurs à l'aéroport et une contribution nocturne au street art dont le monde fut injustement privé dès l'aurore. Ne restait plus qu'à débarquer à l'entrainement le lendemain avec pyrotechnie et invectives. Les bonnes habitudes se perdent. Les souvenirs restent.
Dnipropetrovsk : 2 mois pour s'entraîner à ne pas fourcher sur cet enchevêtrement de syllabes acrobatiques devraient suffire. Jouer dans une ancienne ville minière d'Ukraine en fin de mois de février est un passeport pour l'authenticité éternelle que se doit de posséder tout supporter Lyonnais. Alors, s'il faut y aller...
Maccabi Tel Aviv : J'ai raté les déplacements israéliens de l'OL à cause d'un visa Iranien sur mon passeport qui faisait déjà merveille au contrôle de JFK. J'ai changé de passeport, je suis prêt !
Dynamo Kiev : L'Ukraine tiraillée entre Russe et Europe monte des barricades à Kiev, la police anti-émeute semble une garde noire à l'humour infra-atomique. Un jour Kallstrom marqua là-bas un but magnifique avec un contrôle mémorable dans la course. Kiev remporta une coupe d'Europe qui n'existe plus à Gerland en 1986. Les taxis Madrilènes s'en souviennent encore parfois. Froid + Révolution + Histoire du football. Ca vaut des points pour les grands Romantiques que vous êtes.
Liberrec : A la différence de Maribor, au retour de Liberrec (match joué en fait au stade du Sparta Prague en 2002), nous étions arrivés avant les joueurs à l'aéroport... l'occasion d'une explication avec Govou et d'autres dans un aéroport Tchèque. On avait quand même pris 4-1 avec un match apocalyptique de Patrick "Air" Müller. Peut-être est-il temps d'aller vraiment à Liberrec cette fois-ci.
Lazio : Là où tout a commencé pour moi, le premier déplacement européen : 30 heures de bus avec les cassettes video de la Ligue des Champions de l'époque Roger Zabel où le jeune Del Piero corrigeait le Real avec la Juve. Cette même Juve qui venait d'en prendre 4 le week end précédent à la Lazio de Casiraghi, Winter, Signori... Ne faudrait-il pas rester sur ces belles choses ?
Anji Makach*** : l'ex nouveau riche du football russe n'a plus le sou ni l'Eto'o. Actuellement dans les eaux profondes du classement du championnat Russe, il ne joue pas au Daghestan mais au stade du Lokomotiv Moscou. De l'exotisme frelaté, quoi, mais une dernière occasion aussi, certainement. Anji, when will those clouds disappear ?
PAOK : La Grèce a toujours été synonyme d'Athènes et d'Olympiakos dans l'histoire récente du club. Les fans grecs s'accordent sur le fait que Salonique a les supporters les plus bouillants du Championnat : ceux du PAOK et de l'Aris... J'irais bien voir ça en vrai. La Grèce hors saison, ma foi...
Ajax : Si mes fiches sont à jour, on ne les a jamais battus et le seul but qu'on a dû leur marquer fut l'acrobatie magnifique de Sonny en 2002. Une grosse désillusion à l'époque. Pas franchement mieux lors de notre dernière campagne de Ligue des Champions : deux matches nuls vraiment pas terribles. Ambiance malsaine, ne me demandez pas exactement pourquoi, mais vraiment je n'aime pas !
Juventus : Turin me semble la cousine italienne de Lyon quoique les deux villes l'ignorent, mais c'est toujours l'impression que j'ai eue. Pendant des années, il y avait le drapeau Granata Korps du Toro à l'ancien Virage Nord. Un jumelage un peu fantomatique, voire fantasmagorique à dire vrai, mais qui n'en était que plus beau. Le Toro, c'est le club pour lequel on a forcément une vraie tendresse. La Juve, ce club de Siciliens est le grand inédit avec Chelsea de nos campagnes de jadis. Jamais le tirage au sort ne nous a opposés. A une époque, il a été question de leur prendre Camoranesi, d'avoir Lippi, etc... mais depuis les choses sont rentrées dans l'ordre. Mais oui, allons-y !!
Porto : C'est après un match naïf de notre OL avec Malouda arrière droit face au Porto de Deco et Mourinho que A Bola titra le lendemain : Gosto muito de você, Lyonzinho. Le genre de moquerie qui, 9 ans plus tard me reste toujours en travers de la gorge. Porto me semble un peu le PSV Portugais. La ville ne manque pas de charme toutefois.
Viktoria Plzen : Le terme de Pils pour la bière vient de la Pilsener Urquell, produite à Plzen. Je suppose que nombre d'amis y verraient un motif légitime de pèlerinage.