A croire qu'on n'écrit que lorsque les temps deviennent difficiles. Le pire devant être cette médiocre demie mesure où nous voyons l'OL se précipiter... en course pour 4 compétitions sans finir peut-être par accrocher grand chose. L'équipe est plutôt sympathique, "on fait jouer les gones", l'entraîneur a une allure à faire la une de GQ, le bon goût d'être Lyonnais et de faire preuve d'une modestie qui nous sied bien. Garde est parfait dans son rôle de représentation, de personnification du club. Il n'incarne pourtant pas... trop effacé pour parler de cher, de tripes. Et voilà que, revenus de tout, nous revenons aux valeurs pénibles de nos voisins verdâtres. La sueur, la volonté... Où sommes-nous ?
Bordeaux a par le passé eu valeur de test très emblématique des saisons qui nous attendaient. Nous y gagnions régulièrement quand l'OL gagnait le titre, des matches décisifs parfois où Anderson et Juni claquaient son beignet à Pauleta. Nous y gagnâmes un 7 octobre 2007, 1-3 après une rouste subie sur notre terrain par les terribles Rangers et alors que la France nous accablait. Moralité : l'OL mal partie se qualifia brillamment en écartant Stuttgart et les mêmes Rangers, 3-0 à Ibrox en décembre. A la fin de saison, le club célébrait son dernier titre et remportait la Coupe de France en guise de bonus. Puis... avec l'arrivée de plus grand fléau de tous les temps, l'OL entama la saison suivante par une défaite aux tirs au but à... Bordeaux pour un trophée des champions des plus illégitime puisque l'OL avait faite le doublé. Bordeaux nous priva en son temps d'une coupe de la ligue sur laquelle nous faisions un peu la fine bouche, avouons-le.
La saison suivante, l'OL perdit 1-0 sans combattre plus de 10 ou 15 minutes à Chaban Delmas, scellant le titre de Bordeaux, le regard dans le vide et les mains sur les hanches. C'était un dimanche soir et mon train le lendemain partait avant 5h du matin.
Bordeaux, où nous vécûmes notre seule qualification pour les demies-finales de la Ligue des Champions, en 2010 et diverses autres aventures.
Hier, dimanche l'OL a perdu 1-0 en Gironde sans inquiéter vraiment la défense locale et céda sur la seule occasion adverse. En une ligne, tout est dit : match insipide et interminable, véritable calvaire pour le téléspectateur. Je n'ose penser à ceux qui y assistèrent au prix d'une quinzaine d'heures de bus.
L'OL est fébrile, fragile, vulnérable et en ce moment paraît incapable de pouvoir accélérer le jeu, créer du danger sur le but adverse, faire des différences ou donner des solutions. Le match de Montpellier, le soir-même au Parc rendit le contraste particulièrement pénible aux supporters Lyonnais. Non pas que Montpellier m'intéresse beaucoup, pour ma part, ni que la différence me frustre. Non... à l'heure de partir voir l'OL en victime expiatoire au Parc des Princes en Coupe de France (comme dans les 1990s), ou d'aborder la réception des mêmes parisiens à Gerland avec la peur du ridicule, c'est bel et bien un pincement au coeur qui m'étreint. L'impression de voir l'OL revenu plus de quinze ans auparavant, sans donner l'illusion d'être le club de demain.
Pour mémoire : Lyon - Bordeaux : 1-0 but de Gouffran en première mi-temps. Neuvième défaite en Championnat de la saison.
En photo, une épave retrouvée sur l'ordinateur et prise je ne sais où. Pas cadrée, crade, pas nettoyée, pas réjouissante, mais légitime.